La Communauté fête les 100 ans de Soeur Jeanne Vernette (Petite Sr des Pauvres)
TÉMOIGNAGE DE AUDE QUI FUT AVEC MARIE
EN AMBASSADRICE DE LA COMMUNAUTÉ
Quelle surprise quand j’ai reçu le coup de fil de Marie, une amie de la communauté francophone de Bogota me disant : « Aude, l’ambassadeur a découvert qu’une religieuse, française, Petite Sœur des Pauvres de Tunja va fêter ses 100 ans le 19 février prochain. Il veut lui faire parvenir une lettre un gâteau français. Tu viendrais avec moi ? » Ni une ni deux, j’ai dit « oui » ! et nous voilà parties le 19 février, à 7h du matin pour la messe de 10h à Tunja et célébrer le centenaire de Seur Jeanne, Thérèse, Madeleine Vernette.
Arrivées devant la porte du couvent, une jeune religieuse en habit nous accueille avec un large sourire et un immense « bonjour » quasiment sans accent. Elle nous explique, en français, que toutes les Petites Sœurs des Pauvres font leurs vœux en France à Saint Pern, après un an de formation là-bas, aux pieds de leur fondatrice, sainte Jeanne Jugan…
Puis, Sœur Eleonore nous guide vers la chapelle toute restaurée et nous montre, de loin notre compatriote. « Elle va très bien, a toute sa tête. Malheureusement elle est tombée il y a deux semaines et s’est fait mal à la jambe alors vous la verrez en fauteuil roulant mais sinon, elle marche » ! Pas le temps de saluer la centenaire du jour, la supérieure nous demande de participer à la procession des offrandes et nous acquiesçons. Puis la procession d’entrée se met en marche. Au cours de l’homélie, nous apprenons que Sœur Jeanne Thérèse Madeleine a 66 ans de vie religieuse. Depuis son arrivée en Colombie il y a plus de 50 ans, elle n’est revenue qu’une fois en France. Elle a eu de grandes responsabilités dans la Congrégation, notamment au niveau des vocations et elle fut une quêteuse hors pair (les Petites Soeurs de Pauvres vivent de ce qui leur est donné lors de leurs quêtes de maison en maison).
Le temps de convivialité qui suit la messe a été fort bien orchestrée par les sœurs : tout le monde participe, même les résidents de Ma Maison. Marie et Moi sommes présentées comme « de l’ambassade de France » et je reçois l’honneur, un peu rougissante, de lire à haute voix le message que Son excellence a envoyé à Sr Jeanne. Puis le gâteau français, accompagné d’un verre de vin à bulles a été partagé entre tous les convives.
Une marseillaise et quelques danses plus tard, Marie et moi sommes invitées à visiter la maison : rien de trop, rien de trop peu. On voit que les résidents sont choyés par les sœurs. Le temps de la visite permet d’échanger et nous évoquons Versailles, Lyon mais aussi Rome avec la canonisation de Sainte Jeanne Jugan où j’ai eu la chance d’être lors d’un pèlerinage des Associés des Eudistes à Rome à l’époque ! Du coup, la Provinciale et la Supérieure nous invitent, Marie et moi, à nous joindre à la table du prêtre qui avait célébré la messe du jour. Surprise : il parle français lui aussi ! De fait, il a fait ses études de philosophie à Rome et a eu l’occasion de passer par la France. Au cours de notre échange nous apprenons qu’il a été ordonné prêtre par Jean Paul II lui-même !
… Alors voilà comment se déroula une belle journée festive : un centenaire français au cœur de la Colombie, dans la famille eudiste !
Aude Bauguin